Il y a quelques temps, je sors me promener aux heures tardives où le ciel commence à flamboyer des rayons orangers. Je me dirige vers cette lumière magnifique en trottinant de joie. Et dans un de mes sauts, je tourne à 360°, m’arrêtant à mi-chemin, médusée par le spectacle du ciel sombre à l’opposé du soleil couchant. C’est un panaché de nuages noirs et gris emprunts d’une lumière toute aussi nuancée d’oranges, rouges et roses. Un ciel d’une noirceur et d’une beauté à couper le souffle, offrant une profondeur de champ impressionnante. Le clair-obscur de ce ciel « noir » est tout aussi saisissant que le contraste entre la lumière de l’Ouest et cette ombre de l’Est. Le temps s’arrête où corps et regard passent d’un côté à l’autre de ce spectacle extraordinaire. Moment de Grâce, joie infinie et gratitude.

Je pense ensuite à nos conditionnements de vie, si enclins à fuir et rejeter cette ombre, sans même nous rendre compte que nous y rejetons en même temps notre lumière. Nous fuyons cette ombre comme nous courrons après la lumière, par ignorance ! Sans même nous rendre compte que cette lumière est en nous et qu’elle infuse indubitablement cette ombre. Et je me dis « décidément, il y a vraiment de la beauté dans cette ombre ». Si nous pouvions voir cela tout le temps. Si nous pouvions voir que l’ombre n’existe pas en dehors de la lumière, que si nous la rejetons, c’est notre propre lumière dont nous nous privons. Sans lumière, pas d’ombre, n’est-ce pas ? L’inverse n’étant pas vrai.

De retour vers ma maison, la promenade se termine en marchant vers le ciel sombre, éclairé par la lumière encore présente dans mon dos !

J’ai souvent partagé que plus la lumière est forte, plus elle éclaire nos ombres. En voilà ici une belle démonstration devant mes yeux ébahis.

Accueillir l’ombre afin qu’elle nous donne des ailes, comme sur cette image si parlante.