Qu’est-ce que le mental? Et son lien à la conscience…

mental et conscience

Le mental est un outil extrêmement perfectionné en nous. Il est parfois confondu avec la pensée ou la conscience, tout comme j’ai déjà entendu certains élèves confondre cerveau et conscience. La conscience n’a cependant rien à voir avec le cerveau. Mental, cerveau et toute la matière physique sont eux-mêmes l’expression de cette Conscience ou de cet Esprit qui s’incarne. Nous ne sommes pas notre mental, mais nous sommes cette Conscience et l’avons simplement oublié. Le mental fait partie intégrante de la nature, Prakriti, qui émane elle-même de la Conscience. Il est un outil au service de notre Âme, elle-même mue par une intention divine propre.

En tant qu’outil très perfectionné de la nature, le mental nous permet de traiter l’information de différentes manières : en la stockant, en l’analysant, en traduisant ce que nous recevons… Mais qu’est-ce que cette information que nous recevons ? Il s’agit à la fois des stimuli reçus de notre corps par nos 5 sens, l’interoception, la neuroception, la proprioception, d’autres sens plus subtils mais également de la « Pure Pensée », c’est-à-dire des vibrations et champs informationnels diffusés à travers et par la Conscience Créatrice. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que l’Univers est ainsi traversé de ces champs vibratoires qui, à un niveau plus perceptible, seront perçus comme du son, de la lumière, du mouvement, de l’énergie ou de la pensée que le mental nous permet de traduire.

Allons ici un peu plus loin… En Yoga, Brahman est assimilé à la notion d’Absolu ou de ce qui est « non manifesté », sans forme, indescriptible. Brahman représente ainsi « Dieu », la « Conscience », « Pure Conscience », ou encore « Conscience Universelle », « Conscience Créatrice » … les termes sont infinis. Brahman est en tout et à l’origine de tout dans le monde « manifesté », c’est-à-dire toutes les formes de l’Univers, de la Création, de la Manifestation. On ne sait vraiment décrire cette relation entre le manifesté et le non manifesté mais dans une certaine « acceptation de description », on pourrait dire que, de Brahman, émerge la vibration qui crée toute la Manifestation : Prakriti. Et lorsque cette vibration est captée par l’individu, il y a alors traduction de cette information par le mental pour donner des sons, un langage, du mouvement, une pensée élaborée ou des sensations, sentiments et émotions.
Cette traduction sera plus ou moins fidèle à son origine en fonction des filtres de l’individu constitués par ses croyances, émotions et traumatismes stockés dans le subconscient. Plus l’individu a développé sa conscience, plus il sait se centrer intérieurement pour accéder à l’espace de Silence et de neutralité, plus l’information reçue sera traduite fidèlement et comprise. C’est ce que certains appellent « être canal ». En effet, cet espace de Silence n’est autre qu’un accès au Soi ou Atman, qu’on pourrait considérer comme le Brahman dans sa version « individualisée.
Être un canal n’implique aucunement de détenir la Vérité. Il s’agit uniquement d’une parcelle de cette grande Vérité impalpable de Brahman, qui s’exprime à travers une certaine vision des choses, celle du canal individuel qui la transmet. En outre, l’ouverture de conscience n’est pas forcément concomitante à celle du Cœur. Être canal n’implique pas non plus d’être dans la sagesse et l’amour. Il y a toujours la possibilité de faire des erreurs, d’être pollué par certaines influences intérieures (laisser infuser un peu trop d’émotions et croyances dans l’espace neutre) et extérieures (entités) ou d’être animé par des intentions peu recommandables. De même, il est possible de recevoir les informations de manière assez pures tout en rencontrant des obstacles lors de la traduction par les mots, le son, le mouvement… Admettons alors que l’individu ait développé un niveau de conscience extrêmement élevé, proche de la « Pure Conscience » (et dans l’Amour), il subsiste toujours un filtre inhérent à l’incarnation, à la physicalité elle-même : la vibration pure passe à travers un mental et un corps physique de densités différentes, qui, de par leur nature « transforment » l’information d’origine en une substance différente. Le mental, dans cette fonction de traducteur deviendra un réflecteur : il réfléchit alors la lumière et les vibrations reçues. Le reflet reste fidèle à l’origine, mais il n’est pas l’original !
Pour ceux qui apprécieraient d’étudier davantage, voici un petit schéma que j’apprécie avec sa source :

Schéma Loi cosmique de la manifestation

Ceci étant posé, il est plus facile de comprendre que le mental et le cerveau ne sont que des outils perfectionnés au service de l’être humain. Comprenez aussi que le mental est aussi personnel qu’impersonnel.

Nous avons vu qu’il traite l’information et en cela, il est un outil indispensable que nous devons respecter comme le reste. Il nous permet de « réfléchir » au sens de refléter la vibration, ou bien au sens d’élaborer des concepts, d’analyser, de classifier, d’organiser. Il nous permet également de stocker et d’automatiser de nombreuses tâches grâce aux fonctions mémorielles du cerveau : conduire, manger, marcher. Là encore, il traduira à sa manière les informations stockées.

Voici par ailleurs les caractéristiques fondamentales du mental à retenir :

  • Il est surtout automatique. Comme il est rapide, au-delà du temps et de l’espace, il supporte vos actions avec beaucoup plus de pensées que vous pourriez en mettre en œuvre. Ce n’est donc pas vous qui pensez, c’est votre mental. Vous, vous êtes la Conscience, menée par le dessein de votre Âme.
  • Il est toujours en mouvement. S’il s’arrête, il ne peut pas fonctionner.
  • Il fonctionne mieux par contrastes, recherchant les polarités pour pouvoir classer les choses par paires, en positif-négatif, bien ou mal. Pour la partie impersonnelle du mental, cela est également bien visible dans la nature.
  • Le mental est tout aussi matériel que le corps, sauf qu’il est plus subtil. Si on fait une analogie avec l’eau, on pourrait dire que le mental est la vapeur, les émotions sont l’eau, les neurones et ses connections étant la glace.

En Yoga, trois aspects du mental sont décrits, permettant de mieux comprendre le lien entre mental et Conscience :

  • « Manas » est le mental sensoriel. Il traite tous les stimuli reçus, incluant toutes les réactions émotionnelles et les commotions accumulées dans le subconscient. Cet aspect du mental est donc impliqué dans la répétition de certains schémas, certaines pensées et émotions, tous basés sur des apprentissages expérientiels. Lorsque nous avons vécu une enfance heureuse avec des expériences de sécurité qui ont renforcé notre confiance en la vie et notre capacité de résilience, nous avons des croyances positives : « Je suis capable de soulever des montagnes », « Je suis aimé et respecté », « Je réussis tout ce que j’entreprends », « J’apprends de mes erreurs », « La vie est abondante » … A contrario, lorsque des expériences difficiles ont donné lieu à des émotions impactantes voire impossible à gérer, notre mental a mémorisé des croyances négatives. Sous l’impact de notre système nerveux en mode « survie », ces croyances sont à l’origine de comportements et émotions qui ne nous facilitent pas la tâche, avec des pensées, conscientes ou non, qui peuvent se répéter en boucle : « Je ne suis pas aimable », « Le monde est dangereux », « Je ne suis pas intéressant », « Je dois me taire », « Je suis illégitime », « je suis nulle » …
  • « Ahangkar » est l’aspect du mental qui octroie identité et attachement. Il donne le sens du soi et des limites, d’un début d’identification à la matière (corps, pensées, émotions) issu de la croyance en la séparation (d’avec Brahman qui, comme nous l’avons vu, est en tout). En effet, dès notre plus jeune âge, nous apprenons à nous identifier à un « moi » avec des caractéristiques bien particulières et identifiables par rapport à notre environnement : nous avons des goûts et des couleurs, puis une pensée particulière, puis un métier… autant de choses auxquelles le mental a appris à s’identifier comme étant soi. Et tout ce qui n’est pas soi représente potentiellement un danger dans la mesure où cela pourrait me faire du mal, être désagréable, remettre en cause ma pensée et mes valeurs.
  • « Buddhi » est considéré comme l’aspect « supérieur » du mental qui perçoit la réalité, c’est-à-dire, la Conscience ou Brahman, ce qui est au-delà ou en deçà de la manifestation apparente. Buddhi est un terme pali et sanskrit partageant la même racine que le mot Bouddha et qui signifie « intelligence », « connaissance parfaite », « révélation », « éveil ». Lorsque cette intelligence supérieure est développée, elle nous permet d’accéder au Silence et à l’espace neutre, celui de la méditation. Nous sommes alors capables de recevoir plus fidèlement les informations reçues, avec moins de filtres, tel un canal, comme nous l’avons vu précédemment. Lorsque notre Buddhi est développée, nous voyons les choses sous un autre angle avec un regard différent et beaucoup plus de recul car nous avons changé nos lunettes pour voir de près par des lunettes pour voir de loin : au lieu de regarder l’autre à un mètre, nous le regardons depuis la Voie Lactée. Au lieu d’appréhender notre vie depuis nos croyances et notre cerveau limité, nous l’appréhendons depuis un espace beaucoup plus vaste. Ce point de vue est donc beaucoup plus large, voire illimité, lorsque le mental s’identifie complètement à la Conscience Pure, lorsque nous expérimentons le Tout. Il n’y a alors plus de point, juste la Vue. C’est ce qui est nommé « Voir » par certains sages comme Swami Prajnanpad.

Ainsi le mental est une sorte de structure de processus-énergies permettant à notre conscience de fonctionner et se manifester dans cette Création. Il est un traducteur, un récepteur, un réflecteur, un mémorisateur, un créateur et un programmateur.          Il est possible de l’observer et le changer par des choses grossières comme la nourriture, des choses puissantes comme le souffle ou des choses plus subtiles comme la pensée.

En conclusion, il peut paraître assez ardu d’intégrer toutes ces notions si vous n’avez pas fait l’expérience du Soi. C’est là que des techniques spécifiques comme la méditation, les pratiques de pleine conscience, les mantras ou le contrôle de la respiration peuvent aider.                                                                                                Lorsque nous cessons de lutter contre ce qui nous déplaît et apprenons à observer ce mental, nous pouvons nous détendre un peu plus, avoir de la bienveillance pour ces mécanismes en comprenant qu’ils n’ont rien à voir avec ce que nous sommes. Cela nous aide à prendre encore davantage de recul dans une boucle vertueuse vers une plus grande connaissance de soi.                                                                                    Si nous pouvons réaliser progressivement que ce mental n’est pas nous, il en est de même pour nos sens, pensées, émotion et tout ce qui est matière ou énergie. Nous sommes en fait la Conscience. En ce sens, nous sommes le Tout et donc, d’un autre point de vue, nous pouvons dire que nous sommes aussi notre mental, nos pensées nos émotions et notre corps ! Mais la grande différence est que nous ne nous sentons plus limités par ce mental, nous connaissons notre essence et savons que nous sommes bien plus vastes et même illimités. Nous sommes alors capables d’incarner de mieux en mieux notre essence divine, en étant à la fois conscients des plans manifesté et non manifesté.

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