Qui ne souhaite pas se débarrasser des émotions qui ne lui conviennent pas, de celles qui apparaissent comme perturbatrices, dérangeantes, douloureuses, interdites, violentes, de ses peines de cœur… ?
Du point de vue de l’Absolu, du Non Manifesté, de ma nature Infinie, bien sûr, « Je » ne suis pas ces émotions. Alors je les refuse ? Mais qu’en est-il du point de vue relatif et manifesté de cette incarnation ? Ne suis-je pas vivante de chair et d’esprit ? Ne suis-je pas l’ombre et la lumière ? Mes émotions impactent mes pensées, mon corps, mes systèmes nerveux, hormonal, immunitaire… Et si je continue à refuser, l’émotion se renforce, la peur grandit, tout le système s’emballe.
Et que se passe-t-il encore si quand je suis triste je pleure ? Je pleure et j’accueille l’émotion qui se présente, je pleure de tout mon soûle, je pleure, je pleure… et çà s’arrête, la vague est passée. Si j’ai été au bout de mes pleurs, que reste-t-il ? Rien. Du vide, et même un nouvel espace qui se crée. Je respire. J’ai peut-être même maintenant envie de rire, ou bien je me sens calme, très calme.
En yoga, nous nous efforçons d’accueillir nos limites avec bienveillance. A travers la danse libre, nous accueillons également tous les mouvements qui se présentent. Et quand nous suivons le mouvement, consciemment (c’est-à-dire en restant le plus intensément présent à ce qui se passe extérieurement en même temps qu’à notre ressenti physique, à nos pensées et émotions), nous pouvons aussi rentrer en méditation. Dans cet espace de méditation, tout est accueilli, le paysage défile simplement, et je suis là, observant, témoin. D’un certain côté, je lâche prise, je pleure, je crie mais « Je » ne souffre plus. « Je » suis l’écran blanc du film qui reste non affecté alors même qu’une scène de guerre est projetée sur celui-ci.
Et la magie, c’est que plus mon accueil est plein et entier, plus l’ombre, l’émotion, le refus, se dissout vite. Que s’est-il passé ? Du refus à l’accueil, de la danse et du yoga à la méditation… à vous de découvrir !